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Sortir du cadre

Nicolas Dubois
Nicolas Dubois
Concepteur rédacteur
Sortir du cadre
On connaît tous le Corporate. On a tous assimilé ses codes, ses principes, ses processus de création. On connaît ses enjeux, son public. On sait que sa structure principale, sa colonne vertébrale, c’est une information concrète. Une donnée factuelle. Pour être efficace, le ton doit être sérieux, le message direct, presque laconique. Tout ça, on le sait depuis toujours.

Oui mais voilà, « on est un con ». Et moi le premier. Ou du moins, je l’étais il y a peu encore, avant de prendre conscience que la place et leur rôle des entreprises dans la société avaient changé et que par conséquent, le Corporate lui-même devait changer.

Les entreprises prennent leurs marques

Plus que des créateurs de biens ou de services, les entreprises sont devenues des marques à part entière avec un imaginaire, des valeurs à défendre et un discours à tenir. L’éthique est devenue presque aussi importante que le financier. La communication corporate, si elle veut se montrer à la hauteur de ses nouveaux enjeux, doit sortir de son cadre étriqué dans lequel on (toujours le même !) l’avait enfermé.

Prendre du recul pour mieux observer

Sortir du cadre, c’est contempler le tableau dans son ensemble ; s’extraire d’une vision stricte de l’entreprise pour l’appréhender de façon holistique. Élargir sa vision pour considérer l’entreprise hors de ses murs, la comprendre comme une entité complexe, intimement imbriquée dans une société dont elle est moteur, jouant un rôle à la fois
économique, mais aussi social (surtout hors période de confinement) et sociétale par ses diverses prises de position.

Des réseaux qui résonnent

Sortir du cadre, c’est aussi aller voir en dehors du monde tangible. La réputation des entreprises se joue aujourd’hui sur Internet et les réseaux sociaux, où elle est toujours en équilibre fragile. Ces réseaux qui sont, de par l’effet démultiplicateur de la reprise potentielle de chaque ligne ou image publiée, de véritables caisses de résonance. Un tweet peut faire perdre des millions, un post peut ruiner une réputation. Le point de levier pour faire bouger l’image d’une entreprise s’est déplacé. Mais plus important encore : la façon de communiquer sur les réseaux obéit à des codes qui ne sont pas ceux des médias traditionnels. Appliquer les vieilles recettes ne fonctionne plus, et ce depuis un bon moment. Les Émojis qui rythment les articles Linkedin ou les descriptions des publications Insta, personne n’en a jamais vu dans les pages saumon. Raisonner réseaux, c’est avant tout résonner réseaux.

Corporate, avec un C comme dans création

Parlons un peu du cœur du sujet. Chaque jour, nous sommes sollicités par un nombre
croissant de messages. Les chiffres sont flous, mais la barre du millier de sollicitation a été
allègrement franchie. Pour se distinguer dans ce maelström d’informations, la pertinence ne
suffit plus, la communication corporate doit à son tour se montrer créative. Pourquoi ?
Simplement parce que c’est la différence qui attire l’attention et amène la mémorisation.
C’est le B-A BA de la communication, une généralité. Mais ce qui va sans dire va encore
mieux en le disant. Créatif dans les idées, les concepts, créatifs dans les supports, les
articulations, les écosystèmes proposés. C’est-à-dire décaler le propos sur son fond, dans sa
forme ou les deux, pour les rendre plus impactant, plus séduisant, plus perceptible.
Il y aurait bien plus à dire sur l’évolution du Corporate et du Brand Content. La place me
manque ici, et votre point quotidien ne va probablement pas tarder à commencer. Alors si
vous voulez en discuter, nous serons ravis d’échanger avec vous. Respecter les distanciations
n’empêchera jamais de rapprocher les idées.